Plateforme Interrégionale Échange et Coopération pour le développement culturel

De 1990 à 2000 : un développement sectoriel et de l’aménagement du territoire

Les associations régionales se structurent davantage et acquièrent une surface plus importante dans leur configuration structurelle et dans leur champ d’intervention. Cette évolution est marquante par une ouverture plus systématique au niveau des secteurs artistiques. La musique des années 80, les patrimoines, l’entrée pratique en amateur ou enseignement spécialisé sont rattrapés par les problématiques plus professionnalisantes des musiques en général et des autres disciplines du spectacle.

Musiques actuelles, musiques traditionnelles et du monde, danse, théâtre, arts de la rue et du cirque suivent ainsi par leur prise en compte au sein des associations régionales, l'évolution même de la future DMDTS et l’émergence des centres ressources nationaux. États des lieux du secteur, concertation ou mobilisation professionnelle, programme d'action institutionnelle susciteront ou seront la résultante de la création au sein des associations régionales de services dédiés spécifiquement au développement de tel ou tel champ de pratique artistique.

Des pans d’actions ou de politique publique pourront émerger de ces concertations et de cette dynamique de service spécifique offrant l'opportunité à l'association régionale, de travailler à la fois sur le versant professionnel en termes de coordination, valorisation et accompagnement, que sur le versant institutionnel régional en matière d'accompagnement ou de prolongement des politiques régionales sur ces secteurs.

C’est une période où la présence de conseillers sectoriels dans les institutions régionales État ou Région n’est pas si marquée que cela dans leur spécificité et cette spécificité fine au sein des associations régionales amène une compétence sectorielle exploitée souvent conjointement par ces deux institutions. On voit évoluer les Centres polyphoniques en Missions voix, les actions pour les musiques actuelles en Pôles régionaux des musiques actuelles, missions ou centres de musiques et danses traditionnelles, et des services dédiés sans plus de labélisation à la danse ou au théâtre et spectacle.

Là aussi, comme pour la période précédente, le souci de subsidiarité fait qu'en fonction des contextes régionaux et de l'histoire de chacun, ces services ou missions régionales sectorielles se développeront pour certains au sein des associations régionales et pour d'autres de façon autonomes ou accolées à d'autres structures. C’est une période qui posera de façon cruciale d’ailleurs la question de la taille de ces structures, des risques de superpositions de trop nombreuses missions et charges et donc de la question de savoir quelle configuration celles-ci doivent adopter pour continuer à travailler dans une dynamique de développement prospectif et être en mesure d’engager toujours de nouveaux chantiers.

La seconde grande évolution apparue dans cette période des années 90 sera la mutation des associations régionales dans la gestion des ressources informatives du secteur du spectacle, confortant celles-ci dans les fonctions de véritable centre de ressources et complétant et élargissant par l’exploitation des nouvelles technologies de l’information et de la communication les fonctions traditionnelles et informelles qu'elles menaient dans le conseil et l'orientation des publics. Ainsi, la mise en place d'un programme régional, intra régional et interrégional, s'appuyant sur la gestion collective de l'information et sa libre circulation va constituer une réelle mutation dans la pratique de la ressource et participera d'une certaine façon aux politiques d'aménagement du territoire du moment. Ce programme que l'on intitulera Réseau Musique et Danse puis Réseau d'Information Culture, sera déterminant dans les coopérations qu'il suscitera dans le temps entre les acteurs et par la continuité qu'il permettra sur le plan territorial et temporel.

L'information est fixée, classée, qualifiée, entretenue et divulguée année après année. Elle ne sera plus circonscrite à un secteur ou à un territoire donné mais décloisonnée au sein d'un ensemble plus vaste, offrant une lecture plus ouverte et plus homogène. Cette évolution dans l'action des associations régionales leur conférera un positionnement durable en matière de service et fera référence sur la question des ressources informatives.